On peut cautionner les sollicitations des paysans qui demandent à être payés au prix qu’ils méritent pour leur production - je parle ici de ceux qui produisent de façon raisonnée sans devenir les larbins, ou plutôt les victimes de l’agro-industrie…-
Mais leur attitude non citoyenne interroge. Quand une petite association pose un panneau le long de la route pour annoncer son événement, le président est convoqué au commissariat ! ( fait avéré ) Ici on ferme les yeux, quand les panneaux de signalisation sont retournés et même voilés !
Il y a d’autres moyens d’interpeller les pouvoirs publics : dans la région de Forbach, un bandeau noir entoure le panneau d’agglomération … On comprend bien ce que le monde agricole souhaite. Inutile de passer à des actes répréhensibles qui ennuient l’usager…
Un panneau est là pour inciter au ralentissement à l’entrée de la commune… Voiler ces panneaux c’est induire les usagers à ne pas respecter le code de la route… Je ne comprends pas pourquoi les autorités laissent faire…
On peut sympathiser avec les agriculteurs, mais de là à tout leur passer … .NON ! Un ami, élu local me disait que les préfectures craignaient les actions du monde agricole, comme les déversements de fumiers sur la place publique, c’est pourquoi on ne dit rien… D’ailleurs est-ce au contribuable de payer la facture du nettoyage ? C’est déresponsabiliser l’auteur des faits. Sommes-nous dans un Etat de non-droit ?
Quand un enfant fait une dégradation, les parents le punissent ou lui demandent de réparer… Là non, ce sont des adultes qui commettent des délits et on ferme les yeux !
C’est la porte ouverte à bien d’autres prises de libertés : combien de fois ne voit-on pas dans nos campagnes des remorques de tracteurs sans plaque d’immatriculation, des engins agricoles qui prennent toute la largeur des chaussées, des engins agricoles qui sur de longues distances refusent de se mettre sur le bas-côté pour laisser passer une file de véhicules, des gamins au volant d'énormes sur la route, des chemins cadastrés mangés par les cultures ? Ce n’est pas ainsi qu’ils gagneront la sympathie de leurs concitoyens.
Récemment, j’ai cru halluciner : sur une petite départementale, un camion et un engin agricole occupaient les deux voies de la chaussée pour transvaser du grain … La route était dans un état indicible…
À Montdidier, autrefois, à l’endroit où est toujours ce banc installé par la municipalité, il y avait une grande forêt ! Mme Tribout, nonagénaire, avait coutume de se promener et de se reposer ici à l’ombre d’un arbre séculaire, arbre remarquable aux dires de Pierre Ritz, garde-forestier à l’époque.
Mais le décès du M. Prosper Potier, propriétaire de cette forêt a fait de la SAFER l’heureuse élue du bien et loin d’encourager les agriculteurs à protéger cette richesse, cette même SAFER a décidé de la vendre. Depuis, tous les arbres de ce coin du Hât Bôs (Haut -Bois, pour mémoire !) ont été rasés, tout comme l’arbre remarquable !
Et pour bien marquer l’appartenance du terrain, on a clôturé et enfermé le banc derrière du barbelé …
Une petite madeleine de Proust qui rappelle que les temps changent…hélas !
Depuis, la Safer a également encouragé un autre acquéreur à détruire un pan de forêt situé sur cette même butte. Combien de temps encore le « Hât-Bôs « restera-t-il Hât-Bôs ?
Eh non ! Rien à voir avec le repas de Noël. Ces queues-là se voient dans la nature sur les souches et troncs d’arbres.
C’est le nom qu’on donne aux champignons « coriolus versicolor » ou « trametes versicolore » parce que leur partie aérienne a des similitudes avec la queue du volatile !
On l’appelle aussi « champignon arc-en-ciel » ou « kawarakata » au Japon…
Ce polypore joue un rôle très important dans l’écosystème, car permet la décomposition de bois et le recyclage des nutriments et des minéraux qui pourront être utilisés par d’autres organismes.
Il est capable d’éliminer les contaminants ou les polluants du sol ou d’un autre milieu
Il n’est pas comestible mais on l’utilise comme infusion ou extrait en médecine traditionnelle chinoise. Au Japon, il est également utilisé à des fins thérapeutiques
Une vingtaine de passionnés de La Nature ont répondu le samedi 18 mai à l’invitation de la municipalité de Léning et du Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine.
Pendant près de trois heures, les participants, chaussés de bottes, et équipés pour certains d’appareils photo, ont investi le Marais sous la conduite de M. Thierry GYDÉ.
Tels des détectives, munis de loupes, jumelles, carnets d’empreintes, filet… ils ont longé la roselière, suivi le chemin d’un blaireau, repéré des empreintes,
observé les plantes et la faune, identifié les différents saules qui peuplaient l’endroit, écouté le chant du coucou que le guide en l’imitant essayait de déloger pour qu’on le voie mieux.
Ils ont observé le vol d’un milan royal et écouté les coassements des batraciens dont le crapaud sonneur à ventre noir et jaune, et la rainette…
L’endroit d’une superficie de près de 20 hectares au sol tourbeux regorge d’une flore exceptionnelle : environ 400 espèces de plantes poussent ici ! Une cartographie précise des habitats, c’est à dire des associations de fleurs propres à un même sol, a été réalisée par les botanistes du CEN.
On peut rencontrer en cette saison le salsifis des prés encore en bouton, le bugle des marais, le lychnis, l’orchis des marais et l’orchis de Fuchs,
l’oenante de Lachenal aux fleurs discrètes et odorantes,
la Laîche de Hartmann ou carex (aux petites dents coupantes),
le populage des marais (ou Souci d’eau) une grosse renoncule en voie de disparition,
On se promène au milieu de senteurs dont celle de la menthe aquatique…
Le guide expliquait aussi l’intérêt pharmaceutique de la reine des prés, proposait des recettes inédites.
Le Marais de Léning, c’est également le règne des insectes : le cercope sanguin qui pose sa bave et ses larves sur les tiges de plantes …
Sur une aubépine, les visiteurs ont trouvé un cétoine vert, un longicorne,
regardé le ballet d’abeilles transportant le pollen, vu des libellules « demoiselles », remarqué des guêpes « polistes » construisant un nid sur un brin d’herbe.
Le groupe a observé longuement l’araignée pisaure « araignée loup » qui court et ne fait pas de toile, elle porte le cocon avec les œufs sous l’abdomen…
Toutes les bestioles piégées une petite minute ont été remises en liberté dans leur milieu naturel. Et personne ne s’est avisé de prélever une plante dans ce milieu protégé…
Grâce aux conseils avisés de Sophie Sasso, les photographes ont utilisé toutes les ressources de leurs appareils pour faire des zooms et des cadrages originaux dans cette bibliothèque naturelle !
Une belle après-midi de découvertes passionnantes. Merci à Thierry et à Sophie !
Pour qui souhaite adhérer au Conservatoire des Espaces Naturels, rendez-vous sur le site www.cen-lorraine.fr
Circuit de 3 km dans les bois autour de Montdidier
Le 30 avril, le temps clément invite à la promenade. Marcher sur les sentiers encore secs me tente assez.
Je dévale le versant Sud Est pour rejoindre le chemin de la Vallerade mais bifurque à droite,et passe devant un pré couvert de pissenlits...
je prends à droite le chemin vers la citerne, et là à gauche après avoir enjambé un tas de terre, entre dans le sous-bois pour emprunter un sentier peu fréquenté qui mène au pré curial.
Il me faut contourner un arbre tombé sur le chemin.
Les stellaires, des labiées et des anémones tapissent le sol.
Soudain, une chevrette qui ne n’attendait pas à ma visite, saute dans le taillis et s’enfuit.
Il me faut traverser le pré curial et passer un petit fossé au pied d’un mirador qui a fait peau neuve.
De là, j’emprunte l’allée à ma droite, de part et d’autre de cette voie la forêt est moins touffue, de nombreuses coupes ont éclairci le bois. Là, une fois de plus je dérange un jeune brocart qui s’élance dans le sous-bois.
Devant moi deux grands champs labourés bordent la forêt.
Bientôt le chemin se divise et j’opte pour celui de droite qui revient vers la forêt.
L’endroit est calme, les oiseaux gazouillent à qui mieux mieux. Je ne quitte plus cette voie malgré les passages humides et les embûches que j’y rencontre : de nombres arbres abattus obstruent le passage. Le travail n’a pas été achevé par les bûcherons… de toute façon qui irait se promener sur ces chemins ?
N’empêche qu’il ne fait pas manquer d’agilité pour escalader ces troncs et franchir les branchages.
Bientôt je débouche derrière une habitation du village. Me voilà derrière la maison de JC Wirtz, et je décide d’aller à droite, et d’emprunter le sentier étroit très bien entretenu qui longe le ban de Nébing.
Me voilà sur le Pont François. Encore quelques mètres…
A la sortie de la forêt, voilà la montée raide qui mène au centre du village, un chemin goudronné au bord duquel poussent encore des orties pour le plus grand bonheur des chenilles appelées à devenir des papillons…
Tous les habitants de Montdidier se souviennent de Prosper, un homme viscéralement attaché à notre localité. Il était un personnage aimable, discret et très cultivé. Nous aurions aimé partager davantage de bons moments avec lui alors qu’il était des nôtres à l’association des Amis du Hât-Bôs. Prosper n’est plus mais il reste très présent dans notre mémoire et dans celle aussi, je viens de le découvrir, d’Elvis Stengel, notre ami, le paysan-poète de Vibersviller.
Dans ce texte Elvis, le cite en introduction et s’interroge sur le temps qui passe et le temps qu’il fait en évoquant la disparition des choses qui avaient un prix pour notre génération…
Voilà ce texte que je publie avec son aimable autorisation :
« La petite boîte de Prosper
La première fois que je passais dans la rue où résidait Prosper P., j'ignorais à quoi servait la boîte dans le potager.
Ce gros cube aux persiennes juché sur son scabellon m'intriguait...
C'était il y a quelques décennies...
On ne parlait pas encore d’armoire à insectes à cette époque !
L'habitat naturel des petites bestioles n'était pas menacé naguère.
Une boîte aux lettres à cet endroit paraissait tout aussi improbable...
Pour des raisons de praticabilité !
Un facteur arpentant le jardin pour distribuer le courrier au milieu des légumes, c’est impensable.
Installée à cette faible hauteur la maisonnette n'avait pas vocation de nichoir à chouettes non plus!
Mon esprit d'invention menait vers une voie sans issue ...
Un tâtonnement zinzin !
Ainsi je me résignais à donner ma langue au chat.
Sans tarder je m'enquis de l'utilité du coffret jouxtant la maison de Prosper.
J'appris alors avec stupéfaction qu'il s'agissait d'un abri météo !
Un simple thermomètre se dissimulait dans son ventre.
Je sus ensuite que Prosper était correspondant météorologique et nous devînmes amis.
Il relevait minutieusement la température chaque matin pour en informer le centre des prévisions climatiques de Metz.
Les paysans d'alors connaissaient le numéro de téléphone de Météo Metz par cœur.
Je m'en souviens comme si c'était hier...
Durant les périodes de fauchage il nous arrivait d'appeler trois fois dans la journée !
Lorsque le compte-rendu du matin était un peu aléatoire on rappelait à midi et bien souvent encore en fin de journée pour tenter d'avoir des nouvelles rassurantes quant au temps à venir.
A l'autre bout du fil un répondeur annonçait le bulletin, le commentateur avait une voix nasillarde et un fort accent du midi !
Certains se fiaient davantage aux annonces de la radio allemande ...
SR3 à Sarrebrück semblait être plus à même de fournir des données crédibles pour notre région.
Depuis la nuit des temps on cherche à percevoir les mystères de la météo.
Souvent pour des raisons professionnelles ...
Ainsi chacun sait que l'agriculture est tributaire du temps et nos ancêtres avaient leurs repères pour planifier les travaux de récolte.
Sans télévision et sans téléphone.
L'aspect du ciel, les mœurs de la faune sauvage, l’apparition de champignons sur le bas-côté, les pavés de la cour s'humidifiant subitement, le train passant dans une commune voisine soudain plus bruyant qu'à l'habitude (de Mitterscher Zuch pour ce qui nous concerne), l’araignée venue d’on ne sait où courant au plafond de la cuisine, le tremblement des feuilles du peuplier ou encore le vent qui claque les portes de la maison, sont des signes qui ne trompent pas !
Ils sont annonciateurs de pluie.
La lecture de l'oignon salé et l'antique croyance germanique de la "petite année"(du 26 décembre au 6 janvier)-prétendant que ces douze jours entre Noël et l’Épiphanie préfigurent la météo des douze mois de l'année à venir - sont des préceptes restés très populaires en Alsace.
Mais nous disposons maintenant d’autres moyens pour connaître les prévisions climatiques.
Il suffit de glisser l’index sur l’écran tactile d’un iPhone pour savoir le temps qu’il fera dans la journée, le lendemain ou dans huit jours…
Incroyable ce qu’on peut faire avec ce machin-là entre les mains, non ?
Curieusement la petite boîte de Prosper a résisté aux années et aux intempéries.
Même si sa présence est désormais vaine.
Ou bien abrite-t-elle déjà une famille de mésanges pour commencer une seconde vie ?
Elle est dans un état irréprochable et personne n’a songé à l’enlever à ce jour…
Son propriétaire est parti …
Pourtant on lui confierait bien les manettes météorologiques là où il se trouve actuellement …
Pour avoir une météo à la carte !
Du soleil pour les mariages et les fêtes patronales.
De la pluie pendant les périodes de sécheresse.
Oui surtout de la pluie, n’est-ce pas ?
Du vent pour les éoliennes et la pollinisation (les abeilles étant de moins en moins nombreuses).
De la neige en hiver.
Des giboulées de mars pour annoncer le printemps.
Et surtout une réinitialisation des quatre saisons.
Bref, la liste est longue …
Il y en aurait du travail pour un météorologue par les temps qui courent…
Cependant seul il n’arrivera pas à bout de nos doléances.
Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues…
Pour rétablir le climat.
Au travail !"
Elvis Stengel, mercredi 24 avril 2019
(A mon ami Remy Gullung, météorologue à Hartmannswiller dans le Haut-Rhin.)
En me promenant à Albestroff, j’ai découvert des endroits insoupçonnés qui m’ont séduite. Moi qui passais par ce village pendant des décennies chaque jour, je ne connaissais pas les coins bucoliques, à l’abri des regards.
C’est derrière la rue de la Tannerie que le spectacle était le plus pittoresque : il existe encore là des jardins où on laisse la nature s’exprimer. Un plaisir pour les yeux, et le cœur !
Mais il en existe d’autres comme ces parcelles qui bordent le sentier passant entre les murs de l’ancien château, se dirigeant vers la gendarmerie : cette sente se faufile aussi entre de beaux jardins privés. Et là dans celui de M. Schmitt, on peut admirer un noisetier tortueux centenaire qui mériterait d’être classé…
Elle est visible à des kilomètres à la ronde ! Elle domine la butte du Hât-Bôs.
On pourrait en écrire des pages sur cette antenne qui d’abord était située au centre du village et faisait polémique. Un privé en tirait les bénéfices mais les riverains avaient les nuisances.
Le mât a donc trouvé sa place dans la forêt. Mais il grandit toutes les deux décennie un peu plus, ce qui n’a rien de très rassurant pour ceux qui ont construit à l’entrée du village en venant d' Albestroff. Plus haut, donc plus puissant…
Ne nous plaignons pas ! Il y a du réseau… du réseau mais pas la fibre !
Le fait n’est pas isolé ! Les grands exploitants agricoles, s’autorisent avec des accords « tacites » des municipalités à cultiver les sentiers cadastrés. C’est le cas à Montdidier mais aussi à Albestroff.
J’ai eu le loisir de me promener cette semaine sur des sentiers très agréables dans cette dernière localité. Et à deux reprises, j’ai dû réaliser que je ne pouvais pas continuer car le terrain était cultivé…
vues Google Earth 2011
A cette heure, où les gens sont de plus en plus sensibles à la nécessité de s’oxygéner, de marcher dans la nature… on leur interdit l’accès à des zones publiques : ces sentiers qui existent bien sur les cadastres et qui disparaissent au profit du rendement !
La Croissance des cultures ne doit entraîner la décroissance des voies de communication !